Sur les pas du débarquement - Jour 1
Eh bien voilà, aujourd'hui commence notre périple normand plus particulièrement dédié aux plages du débarquement et autres sites historiques du même acabit. Départ à 08h30 de Saumur, nous arrivons à notre première étape de la journée, Benouville, à 11h30. Benouville, çà ne vous dit rien, n'est-ce pas? et bien peut-être que le nom de "Pegasus Bridge" vous parle plus ?
Dans la nuit du 5 au 6 juin, les paras anglais de la 6th Airborne Division sautent sur Pegasus Bridge et le suivant, le pont de Ranville, contrôlant le passage de l'orne et de son canal parallèle. Il est impératif de s'emparer et de tenir ces ponts afin de bloquer les renforts allemands qui pourraient prendre les plages de flanc...
Ci dessous vous avez le mythique Café Gondrée, le premier bâtiment libéré de France:
Pour prendre ce pont les paras anglais atterriront dans 3 planeurs de ce type là:
Sauf que ces engins sont en... contreplaqué afin de rester le plus léger possible... je vous laisse imaginer le courage qu'il faut pour monter dans cet engin, sachant que vous aller atterrir de nuit, sous les tirs de DCA à quelques dizaines de mètres des positions allemandes car c'est bien cela qui m'a le plus sidéré c'est que les 3 planeurs vont atterrir à 30m des tranchées allemandes juste à coté d'un étang !!!
Juste à coté du pont il y a un mémorial, musée très intéressant d'où proviennent ces photos, regroupant pas mal de matériel et expliquant très clairement et très simplement les opérations aéroportées de la célèbre division britannique:
On mange au restaurant juste devant le pont avant de partir direction la côte, notre objectif de ce début d’après midi : la batterie de Merville.
Le site est composé de 4 casemate principale et de plusieures casemates secondaires. A celà se rajoute un "petit" quelquechose: un C-47 remis à neuf par un groupe de passioné et sauvé de la casse. Le palmarés de l'avion est tout bonnement exceptionnel et porte le doux nom de SNAFU Special. Pour les non initiés, SNAFU celà veut dire: "situation normal: all fucked up", qui peut se traduire par notre foupoudav.
A la batterie de Merville 700 paras anglais devait donner l'assaut. Dispersé par la DCA allemande, le mauvais temps et les largages dans l'eau, seuls 150 hommes parviennent à se rassembler avec aucune arme lourde. Ils n'ont à leur disposition qu'une seule (!) mitrailleuse et 20 bengalore pour réduire au silence une position retranchée bordée de champs de mines et tenus par 120 allemands...
Malgré leur faible nombre, les anglais attaquent et tentent le tout pour le temps. 20 minutes plus tard, les paras ne sont plus que 70, mais la batterie est tombée et les 25 allemands survivants prisonniers. La batterie de Merville était capitale, car les 4 canons qui la composaient donnaient tous sur la plage d'Ouistreham à quelques kilomètres de là. Si elle n'avait pas été réduite au silence avant le débarquement, la plage SWORD aurait été bien plus sanglante... Bref, on ne peut qu'être humble devant le courage de ces hommes...
On part ensuite pour Ouistreham pour aller visiter le musée du mur de l'atlantique qui n'est autre... qu'un énorme bunker de 5 étages contruit par les allemands afin de coordonner les tirs de toutes les batteries du secteur. En effet tout en haut on trouve un télémètre permettant de mesurer précisément les distances à longue portée.
Le musée est impressionnant car comme la garnison s'est rendue sans combattre (elle s'est rendue le 7 juin, complétement encerclée par les alliés, et après 2 tentatives de ces derniers de faire sauter les portes...) tout le matériel est intact. Une vraie remontée dans le temps...
Ensuite on fera un détour par un site non prévu: le site HILLMAN sur la commune de Coleville. un réseau de bunker qui commandait le système de batterie de la baie: 24 hectares de fortifications et de blockhaus, pris une fois encore par les paras britanniques...
Il est 18h00, on se dirige vers notre dernière étape de la journée, un radar allemand intact, et sur le chemin on tombe sur un cimetière britannique, on va y faire un tour. Moment d'émotion surtout lorsqu'on arrive à la rangée des paras morts le 6 juin...
La journée s'achève avec cette station radar. Demain on attaque un gros morceau: le mémorial de caen.