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Sur les traces de mon grand-père... Partie 1

Voici donc mon grand-père paternel. Il n'existe pas beaucoup de photos de lui, je n'ai jamais connu que celle-ci. Y'à quand même un sacré air de famille, on dirait mon père ^^

Pour retracer son parcours durant la guerre, j'ai décidé de partir du début, c'est à dire de pas grand chose, son nom: Henri HURON. Comme je l'ai dit il n'est pas mort là-bas, il est mort de mort naturelle en 1979. J'ai donc laissé de coté la base de données des morts pour la France, ironiquement, elle est plus complète que les différentes bases qui concernent ceux qui y ont survécus.

On commence donc par le début de son histoire: son incorporation.

Henri Auguste François HURON est né le 03 mai 1895 à Mezières-sous-Lavardin dans le canton de Conlie dans la Sarthe. Lorsque la guerre éclate en Aout 1914, mon grand-père à donc 19 ans. Il travaille en tant que charron à Saint Jean-d'Assé dans la Sarthe, là où il habite. Son père François est encore en vie, mais sa mère Marie (née Perrier) est décédée. Selon sa fiche de matricule, il mesure alors 1m63, a les cheveux châtains foncés, les yeux noirs, le front ordinaire, le visage ovale et le nez moyen.

A l'époque, on est appelé à partir de 20 ans, l'incorporation se faisant traditionnellement en octobre. Mon grand père n'ayant pas l'age légal n'est donc pas mobilisé du 02 au 19 Août 1914.

Cela lui évitera de connaitre les boucheries inutiles de l'été 14, la retraite de l'armée française et la bataille de la Marne, victoire à la Pyrrhus qui engloutira 227.000 français, 37.000 britanniques et 256.000 allemands en 7 jours... mais sauvera la France de la capitulation. Ironiquement, elle confortera aussi l'état major dans son idée stupide que l'on peut repousser les allemands si on attaque frontalement avec une puissance de feu suffisante. Nos chefs mettront 4 années à comprendre leur erreur... et mon grand père aura le temps de voir bien d'autres boucheries...

A la fin de 1914, les pertes des 4 premiers mois de la guerre ont saigné l'armée française, et le gouvernement décide de précipiter l'incorporation des conscrits devant être incorporer durant l'année 1915 ("la classe 1915"). Au lieu d'être appelé en octobre 1915, ils sont appelés avec 9 mois d'avance en décembre 1914. Mon grand-père faisait partie de cette classe 1915. Il faut savoir que plus la guerre avancera et plus on recrutera jeune, parfois à peine 18 ans, ou vieux, parfois 45 ans...

Ainsi le 15 décembre 1914, mon grand père se présente au centre de recrutement de Mamers, à 35km de chez lui, pour y être incorporé. C'est le début de son long voyage qui le verra faire un bien étrange tour de France, lui qui habite à moins de 10km de son village de naissance et n'a jamais quitté sa région...

(Mon grand père est à l'avant dernière ligne de la première page)

Il y reçoit son numéro de Matricule de recrutement : 789 et est envoyé au 124ème régiment d'infanterie à Laval pour y faire ses classes, il y restera jusqu'à son envoi "aux armées" en juin 1915 en tant que soldat de 2ème classe.

Tous les soldats du rang sont alors des soldats de deuxième classe. Les soldats de 1ère classe sont des hommes qui se sont distingués (une sorte de récompense) mais ils ne bénéficient pas d'un grade supérieur aux soldats de deuxième classe. Le grade supérieur est celui de caporal, aussi appelé parfois brigadier.

Voici une copie d'une partie de sa fiche de Matricule:

Son degré d'instruction est de 3, ce qui correspond à quelqu'un qui sait lire, écrire et compter (ce qui lui permettra d'être nommé caporal quelques mois plus tard).

Le degré d'instruction évalué par l'armée d'alors varie de 0 à 5:

0. pour le jeune homme qui ne sait ni lire ni écrire ;

1. pour le jeune homme qui sait lire ;

2. pour le jeune homme qui sait lire et écrire ;

3. pour le jeune homme qui sait lire, écrire et compter ;

4. pour celui qui à obtenu le brevet de l'enseignement primaire ;

5. pour les bacheliers, licenciés, etc...

Voilà, c'est tout pour aujourd'hui !

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