Sur les Traces de mon grand-père... Partie 4
- Roro
- 6 févr. 2018
- 3 min de lecture
Les nouvelles du front !
1) Mitrailleuses
Et bien déjà, j'ai assemblé et soclé une section de mitrailleuse française:

La section de mitrailleuse qui est l'unité de base, est composé durant toute la durée de la guerre de 2 pièces (ici des Hotchkiss modèle 1914 tirant des balles de Lebel de 8mm) servies par un caporal(chef de pièce), un tireur et un chargeur (plus parfois un aide-chargeur). Chaque section est en théorie commandé par un lieutenant mais dans les faits c'était plus souvent un sergent. La section comprend en plus 4 pourvoyeurs, et en début de guerre au moins un armurier et un télémètre. L'armurier et le télémètre ne sont pas représentés ici, mais vous pouvez voir mes 2 pièces, les 4 pourvoyeurs représentés par des poilus "standards" et le sergent à l'arrière sur son socle hexagonal.

Sur cette photo datant de 1914 on voit une mitrailleuse modèle St Etienne, avec le télémètre et l'armurier. Ils disparaitront rapidement durant la guerre.

On voit ici une section de mitrailleuse et ses 6 servants.

Une autre photo d'époque d'une pièce, ses 3 servants et ses 2 pourvoyeurs.
En début de guerre, on affect à chaque régiment d'infanterie une compagnie de mitrailleuse à 3 sections (1 par bataillon d'infanterie). Ainsi il y a 6 mitrailleuses pour soutenir le régiment, ce qui est très insuffisant et se révèle quasi inefficace lors des combats de 1914.
En mars 1915 on adjoint une 4ème section de mitrailleuse à chaque régiment, qui sert de section de réserve. De plus une compagnie supplémentaire complète est affectée à la brigade (regroupement de 2 régiments), afin de soutenir les offensives.
En 1916 ce n'est plus une section par bataillon, mais une compagnie complète à 4 sections qui est affectée à chaque bataillon, soit 8 mitrailleuses par bataillon.
Enfin en 1917 les compagnies passent à 6 sections pour 12 pièces au total, ce qui donne 36 mitrailleuses par régiment.
Ainsi au cours de la guerre le nombre de mitrailleuses va être multiplié par 6 dans les régiments (sans compter les compagnies de réserves de la brigade).


Deux belles photos d'une hotchkiss, notez le siège du tireur intégré au trépied ainsi que les "bandes" de munitions qui sont réalisées en acier. Elles sont donc rigides et limitées contrairement aux solutions d'autres nation comme les britanniques qui coudront les balles dans un tissu formant une bande ininterrompue. Avantage pour le système français, la réalimentation des bandes en cartouches peut par contre être faite sur le terrain par les soldats.
2) Dossier Médical
Ensuite, j'ai reçu une réponse du SAMHA, le Service des Archives Médicales Hospitalières des Armées qui m'ont gentiment envoyé une copie du dossier médical de mon grand-père. Celui-ci ayant été blessé 2 fois j'espérais que son dossier médical puisse me donner quelques indications supplémentaires. Pour cela il m'a suffit d'un mail à cette adresse: exploitation.samha@orange.fr et de joindre une copie de ma carte d'identité, mon lien familial avec le soldat recherché (j'avais également joint une copie de sa fiche de matricule pour éviter toute méprise sur la personne).
Le SAMHA m'avait donc répondu par mail début Janvier qu'ils me répondraient sous 6 à 8 semaines, j'attendais donc une réponse fin février voire début Mars, et bien que nenni. Samedi, dans ma boite aux lettres j'avais une enveloppe craft contenant plusieures pages: le précieux dossier médical !

Cette première partie correspond à sa première blessure reçue à Verdun (j'y reviendrais avec moult détails plus tard). Mon grand-père est listé à la 4ème ligne ci-dessous:

Cette partie ci correspond à sa deuxième blessure reçue à Craonne et qui signifiera la fin de la guerre pour lui :



Paradoxalement, le dossier médical s'avère moins intéressant d'un point de vue strictement médical que des indications annexes qui y sont notées. Ainsi le numéro de la compagnie à laquelle appartenait mon grand-père au 36ème RI et au 76ème RI sont indiqués car il a été blessé dans chacun de ces régiments ! Cela ne parait pas être grand chose, mais ce numéro de compagnie est la chose qui me manquait pour le situer dans les actions décrites dans les différents journaux de marche comme celui du 36ème RI lors des combats du 25 au 29 septembre 1915 (troisième bataille d'Artois).
Ainsi donc mon grand-père appartenait à la 7ème Cie du 36ème RI, puis à la 9ème Cie du 76ème RI.
Je vais donc de ce pas me replonger dans le JMO du 36RI et je devrais donc être capable dans mon prochain post de resituer géographiquement, carte d'époque à l'appui, le fait d'arme qui lui a valu sa première citation et sa promotion au grade supérieur !
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